Jours disponibles pour les travaux des champs - Annexe 3

De Les Mots de l'agronomie
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Date de mise en ligne
10 octobre 2020
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Cette annexe se rapporte à l'article Jours disponibles pour les travaux des champs.

Deux textes de l’Antiquité

Caton l’Ancien, [ca. 175 avant J.C.] 1877. De l’Agriculture

Devoirs du chef de famille. Arrivé à sa maison de campagne, le premier devoir du propriétaire est de saluer ses pénates; puis le même jour, s'il en a le loisir, il fait le tour de son domaine; sinon il remet cette besogne au lendemain. Dès qu'il a examiné l'état des cultures, les travaux achevés, et ceux qui ne le sont pas, il fait venir le lendemain son intendant, lui demande ce qui a été fait, ce qui reste à faire ; si chaque travail a été fait à temps, et s'il est possible de terminer ce qui est incomplet (…). Une fois cela connu, il fait l’évaluation quantitative des travaux et des jours. Si le travail ne lui paraît pas suffisant, l'intendant cherche à se faire absoudre en alléguant les maladies des esclaves, leurs désertions, l'inclémence de la température, les corvées publiques. Quand il a fait l'énumération de tous ces contretemps et d'autres semblables, repassez le compte en présence de l'intendant. Lorsque le temps a été à la pluie, cherchez combien de jours ont été pluvieux ; rappelez les travaux qu'on peut exécuter alors, le lavage et le goudronnage des futailles, le balayage des bâtiments, la ventilation des grains, la récolte des fumiers et leur stratification, le nettoyage des semences, le raccommodage des vieilles cordes et la fabrication des neuves (…).

Devoirs de l'intendant. (...) que tous les travaux se fassent à temps, car en agriculture il en est ainsi : si un travail est retardé, il retarde tous les autres.

Travaux à faire pendant le mauvais temps. Lorsque les temps seront mauvais, et le travail des champs impossible, amoncelez les engrais sur le tas à fumier. Nettoyez les étables, les bergeries, la basse-cour et toute la ferme.


Columelle, [ca. 42 après J.C.] 1844. De l’agriculture

Comptons maintenant combien il faut employer de journées de travail pour conduire jusqu'à l'aire les productions dont nous avons confié la semence à la terre.

((Suit un décompte du nombre de jours de travail par modius (unité de surface) pour les différentes opérations pour toutes les espèces : froment, siligo, sésame, orge, fèves, vesce, ers, fenugrec, phaseoli (à ne pas traduire par haricots !), gesse ou cicerole, lentilles, lupins, millet, panis, pois chiches, lin, sésame, chanvre, luzerne – en tenant compte le cas échéant de leur place dans la rotation, qui apparaît extrêmement diversifiée)).

De cet emploi des journées on peut conclure qu'un domaine de deux cents jugères peut être cultivé avec deux attelages de bœufs, deux laboureurs et six valets de second rang, si toutefois le fonds n'est point planté d'arbres. Dans le cas où il le serait, Saserna assure, qu'avec trois hommes de plus on peut cultiver convenablement cette même étendue. Le détail que nous venons de donner montre, en outre, qu'un seul attelage de bœufs peut suffire pour l'ensemencement de cent vingt-cinq modius de froment et pour une quantité égale de légumineuses, de manière que les semailles d'automne se montent à deux cent cinquante modius : ce qui n'empêchera pas de semer ensuite soixante-quinze modius de trémois. On pourra s'en convaincre par ce qui suit. Les semences qui exigent quatre labours demandent cent quinze journées de travail par vingt-cinq jugères. En effet, un champ de cette dimension, fût-il de la terre la plus forte, peut recevoir le premier labour en cinquante journées, le second en vingt-cinq, et le troisième en quarante, y compris celui qui suit l'ensemencement. Les divers légumes emploient soixante journées, c'est-à-dire deux mois. Il faut, en outre, évaluer à quarante-cinq le nombre des jours de pluie et les fêtes pendant lesquels on ne laboure pas. Après les semailles, trente jours sont encore accordés au repos. Ainsi nous trouvons pour résultat huit mois dix jours. Il reste encore de l'année trois mois et vingt-cinq jours, que nous employons à semer les trémois, ou à charrier le foin, les autres fourrages, les fumiers et autres objets nécessaires.

Références

  • Caton l’Ancien [ca. 175 av. J.C.] 1877. De l’Agriculture. Traduction de M. Nisard, Firmin-Didot, Paris.
  • Columelle (Columella L.I.M.) [ca. 42] 1844. Rei rusticæ libri. [1]. De l’Agriculture. Trad. du Bois, Panckoucke, Paris, 1844. [2] [3].


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