« Agroforesterie » : différence entre les versions

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* Fiche pratique [http://agropeps.clermont.cemagref.fr/mw/index.php/Pratiquer_l%27agroforesterie Pratiquer l'agroforesterie] sur le site d'Agro-Peps.


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Version du 9 décembre 2015 à 16:37

Auteur : Emmanuel Torquebiau

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Anglais : agroforestry
Espagnol : agrosilvicultura
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Portugais : agrosilvicultura (Portugal), sistema agroflorestal (Brésil)'
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Article accepté le 19 octobre 2010
Article mis en ligne le 5 novembre 2010


Définitions

D’après Nair (1993), c’est en 1977 que le mot agroforestry aurait fait son entrée dans la littérature scientifique. C’est alors un néologisme. Un groupe de forestiers tropicaux sollicités par le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI, Canada) écrit dans un rapport qui fera date (Bene et al, 1977) que, pour sauver les forêts tropicales, il faut prendre en compte les pratiques des populations vivant à proximité et donner la priorité aux systèmes de production intégrant la foresterie, l’agriculture et l’élevage. Le terme « agroforesterie » est proposé pour illustrer cet enjeu. La définition qui en est donnée est la suivante : « Un système de gestion durable du sol qui augmente la production totale, associe des cultures agricoles, des arbres, des plantes forestières et / ou des animaux simultanément ou en séquence, et met en œuvre des pratiques de gestion qui sont compatibles avec la culture des populations locales ». Tout est dit. Les définitions qui suivront seront des variantes ou des simplifications de cet énoncé limpide et visionnaire. On y détecte – avant l’heure – la notion de durabilité. Le sol est l’objet de la première des attentions. La production est l’objectif de la démarche, mais elle doit être totale (comprendre : diversifiée) et le fait de pratiques locales (comprendre : pas le fait de décisions technocratiques). Le système associe (chaque mot est important !) cultures, arbres et animaux – dans cet ordre (noter la première place donnée aux cultures).

Un centre international de recherche en agroforesterie est créé à la fin des années 70 (ICRAF : International Centre for Research in Agroforestry, aujourd’hui le World Agroforestry Centre, Nairobi, Kenya). Son mandat initial est la diffusion des concepts de l’agroforesterie et la mise en œuvre de recherches en partenariat avec les pays en développement. Par souci de pragmatisme, il publie la définition suivante: « Le terme agroforesterie est une appellation générique pour les techniques et systèmes d’utilisation de la terre dans lesquels des ligneux pérennes sont utilisés de manière délibérée sur la même unité de gestion de la terre que des cultures agricoles ou de l’élevage, en disposition spatiale ou séquence temporelle ; il y a des interactions aussi bien écologiques qu’économiques entre les différentes composantes » (Lundgren et Raintree, 1982). Par rapport à la définition d’origine, on constate dans cette définition très technique l’arrivée du terme « ligneux pérennes » plutôt que « arbres », afin de permettre la prise en compte des arbustes, arbrisseaux, lianes, bambous et autres végétaux ligneux. Cette définition insiste par ailleurs sur le fait que des interactions sont nécessaires pour pouvoir parler d’agroforesterie. On comprend qu’il s’agit de faire le lien avec l’expression « de manière délibérée » utilisée plus haut dans la définition et exclure ainsi les cas où des arbres se retrouveraient par hasard dans une situation de proximité avec des cultures.

Le World Agroforestry Centre reformule la définition de l’agroforesterie au début du XXIe siècle et propose une version où apparaissent des critères environnementaux et de développement durable : « L’agroforesterie est un système dynamique de gestion des ressources naturelles reposant sur des fondements écologiques qui intègre des arbres dans les exploitations agricoles et le paysage rural et permet ainsi de diversifier et maintenir la production afin d’améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales de l’ensemble des utilisateurs de la terre ». Le paysage rural est ici pris en compte, précision qui a son importance en raison des nombreuses interactions écologiques entre arbres et cultures qui se manifestent au-delà de l’échelle de la parcelle, par exemple l’effet brise-vent ou le fait d’abriter des auxiliaires. On le voit, l’agroforesterie, approche holistique de la gestion de l’espace rural, peut être appréhendée de différentes manières. Si l’on s’en tient à la parenté de l’agroforesterie avec l’agriculture, la définition la plus concise qui ait été proposée est la suivante : « L’agroforesterie est la mise en valeur du sol avec une association (simultanée ou séquentielle) de ligneux et de cultures ou d’animaux afin d’obtenir des produits ou des services utiles à l’homme » (Torquebiau, 2007). On peut peut-être faire plus court : « L’utilisation d’arbres en synergie avec des pratiques d’agriculture ou d’élevage ».

L’agroforesterie en pratique

Faire de l’agroforesterie, c’est donc mettre des arbres dans les champs. L’idée peut surprendre et fera bondir plus d’un agriculteur, mais c’est bien de cela qu’il s’agit. Par exemple aligner des noyers dans un champ de céréales ; cultiver des légumes ou du café sous un couvert arboré ; entretenir des haies arbustives régulièrement espacées dans un champ ; transformer un jardin potager en jardin-forêt ; entourer les champs de haies pour former un bocage ; faire pâturer des animaux dans un pré-bois. L’étymologie du mot (agriculture et forêt) ne rend que partiellement compte de la réalité de l’agroforesterie : la « culture mêlée de forêt » n’est qu’un cas parmi d’autres, et pas le plus fréquent.

L’agroforesterie est une pratique très ancienne qui a plus ou moins résisté au temps selon les régions du monde. De nos jours, ce type d’agriculture fait encore vivre un milliard d’habitants des zones tropicales. Et, dans toutes les zones semi-arides de la planète, du Sahel à l’Asie centrale, les animaux des pasteurs nomades pâturent en terrain boisé ou consomment du brout, la partie tendre des arbres et arbustes.

L’agroforesterie est en effet omniprésente dans les pays tropicaux. Le système de culture le plus répandu en Afrique consiste à entretenir des arbres dispersés dans les parcelles et cultiver entre les arbres. On appelle parfois ceci un parc agroforestier, ou de l’agriculture multi-étagée (Dupriez et de Leener, 1993). Les arbres qui s’y trouvent ont des usages multiples : bois, nourriture, médicaments, fibres, fourrage, résine, latex, tannin, etc. On en utilise les feuilles, le tronc, les fruits, mais aussi les racines, les branches, les fleurs. Dans ces champs, les arbres protègent le sol de l’érosion, en améliorent la fertilité, procurent de l’ombre aux plantes qui ne supportent pas le plein soleil ainsi qu’aux hommes et animaux domestiques, diminuent les effets néfastes du vent, retiennent l’humidité. Ils sont aussi un symbole de statut social et permettent de visualiser les limites des champs ou de marquer la propriété d’un terrain. L’agroforesterie tropicale, ce sont aussi les jardins-forêts, agroforêts et forêts plus ou moins domestiquées que l’on trouve dans de nombreux pays. Le café ou le gingembre, lorsqu’on les cultive sous des arbres d’ombrage, le poivre, la vanille ou les ignames qui poussent grâce à un arbre support, les pâturages sous cocotiers ou en milieu forestier, sont autant de cas d’agroforesterie. Les espèces d’arbres fourragers se comptent par centaines; ils permettent notamment d’assurer l’alimentation des troupeaux pendant la saison sèche. L’agroforesterie est aussi présente dans l’agriculture multi-étagée des oasis, déjà remarquée par Pline l’Ancien dans son Histoire Naturelle (1e siècle ap. J.-C.) Les exemples sont innombrables et témoignent de l’importance de l’arbre dans le quotidien des populations rurales des pays du Sud.

L’agriculture des pays industriels, quant à elle, a superbement éliminé l’arbre de ses préoccupations pendant la plus grande partie du XXe siècle, le laissant aux forestiers et arboriculteurs spécialisés, sous prétexte qu’il gêne les cultures, ne permet pas de faire de grandes parcelles et complique la mécanisation, notamment le labour. On connaît le résultat : la monotonie de nombreux paysages agricoles contemporains dépourvus de haies et où les champs complantés d’arbres ont disparu. Outre l’aspect esthétique, qui n’a rien d’universel, ces paysages sont souvent victimes d’érosion hydrique et éolienne et montrent des problèmes liés à la perte de biodiversité, en particulier la disparition des auxiliaires (insectes, oiseaux, etc.). Pourtant, certains se souviennent encore d’un temps pas si lointain (Cardot, 1933) où l’on enseignait l’équilibre agro-sylvo-pastoral dans les écoles. La tendance est en train de s’inverser, plus ou moins timidement selon les pays : au début de ce siècle, l’agroforesterie se fait une place en Europe, où l’on sait désormais produire du bois d’œuvre et des céréales sur une même parcelle (Dupraz et Liagre, 2008). Les haies rurales sont réhabilitées. Les Néo-zélandais et les Australiens sont passés maîtres dans l’art de l’élevage associé aux plantations forestières. Les arbres devraient bientôt reprendre la place qu’ils n’auraient jamais dû perdre dans la mise en valeur du sol par l’homme.

Il est cependant important de noter que l’association spatiale ou temporelle d’arbres et de cultures induit des interactions écologiques qui peuvent prendre des formes très variées. Ce sont des interactions de complémentarité favorables aux cultures qui sont recherchées lorsqu’on fait pousser ensemble, par exemple, des arbres d’ombrage avec des cultures tolérantes à l’ombre, ou des arbres dont les nodules bactériens racinaires fixent l'azote avec des cultures intercalaires. L’intégration d’arbres à faible densité dans des parcelles céréalières en culture intensive peut, elle, se révéler bénéfique pour les arbres par rapport à des conditions de croissance en plantation forestière. Des phénomènes de compétition peuvent néanmoins apparaître, comme par exemple lorsque les racines des arbres et des cultures sont en concurrence pour les réserves en eau du sol. L’excès d’ombrage ou la concurrence pour les nutriments du sol peuvent aussi avoir un effet négatif sur la croissance des cultures. Le choix du couple arbre - culture et les pratiques permettant de limiter la concurrence entre arbres et cultures (taille, élagage, date des semis, etc.) sont donc fondamentaux et l’agroforesterie ne peut pas s’improviser du jour au lendemain. Les recherches en agroforesterie sont confrontées aux contraintes de durée liées à la croissance des arbres, mais aussi à la présence de cycles différents entre les composantes des associations. Il est souvent fait appel à la modélisation (bio-physique et économique) qui permet de s’affranchir en partie de ces contraintes.

Typologie

La diversité des espèces végétales et animales utilisées par l’homme permet d’imaginer un nombre quasiment infini de combinatoires agroforestières ; il faut donc les classer pour en identifier les principaux types. La première nomenclature était fondée sur les trois composantes de base de l’association (arbres, cultures, animaux) et proposait trois catégories : agrosylviculture, sylvopastoralisme, et agrosylvopastoralisme, selon que l’on mélange cultures et arbres, arbres et animaux, ou cultures, arbres et animaux. Cette classification que l’on trouve encore dans certains documents n’est pas passée dans l’usage car la première catégorie (agrosylviculture, au demeurant synonyme d’agroforesterie) contient toutes les associations sans animaux, c’est-à-dire l’immense majorité des cas d’agroforesterie. Elle n’est donc pas discriminante. On y trouve côte à côte les agroforêts multistrates, les arbres d’étage supérieur en plein champ et les haies vives, types pourtant bien différents. D’autres critères de structure permettent d’aller plus loin dans la séparation des types agroforestiers. Les associations simultanées (composantes présentes en même temps, par exemple des arbres d’ombrage au dessus de cultures) sont différentes des associations séquentielles (composantes se succédant dans le temps, comme dans le cas des rotations). On peut différencier les associations ordonnées (arbres en ligne ou autre disposition géométrique) des associations mélangées (arbres dispersés de manière irrégulière dans les parcelles). Des critères liés à la principale fonction de l’association peuvent être utilisés, qu’il s’agisse d’une fonction de production (fruits, bois, fourrage) ou de service (protection du sol, brise-vents, arbres d’ombrage, entretien de la biodiversité).

La prise en compte de caractères structuraux facilement visibles permet de déterminer cinq grandes catégories agroforestières :

  • Les cultures sous couvert arboré, où de grands arbres dominent une culture sous-jacente. Ce sont les champs complantés d’arbres, souvent en lignes, les cultures dites « tolérantes à l’ombre », comme le café ou le cacao, cultivées sous des arbres d’ombrage, les cas où l’arbre sert de tuteur à une culture grimpante, et enfin les vergers à cultures associées. En Europe, de gros efforts de recherche ont été faits récemment, non sans succès, pour tenter de faire passer l’idée qu’on pouvait cultiver des arbres d’étage supérieur alignés dans les champs (Eichorn et al. 2006).
  • Les agroforêts et jardins agroforestiers, associations complexes et multistrates de nombreuses espèces pérennes et annuelles qui ressemblent à des forêts ou à des bosquets. Le jardin agroforestier est une variante du jardin potager dans laquelle les arbres ont une importance majeure, parfois jusqu’à faire disparaître les habitations sous leurs cimes. L’agroforêt stricto sensu est une authentique forêt cultivée, souvent très diversifiée, qu’elle soit plantée ou résultant de la domestication d’une forêt naturelle (Michon et al. 2007).
  • L’agroforesterie en disposition linéaire regroupe tous les cas – fréquents – où les arbres apparaissent côte à côte et selon des alignements dans les champs ou le paysage rural. On y trouve les haies, autour ou dans les champs, les clôtures végétales, les alignements d’arbres brise-vent ou d’arbres servant à marquer le parcellaire. Le bocage, apparu en Europe vers la fin du Moyen Âge dans un contexte de croissance de la population et de développement de la propriété foncière, rentre dans cette catégorie.
  • L’agroforesterie animale (Baumer, 1997) comprend les cas où une production fourragère est obtenue dans une parcelle arborée mais aussi les cas où il y a présence simultanée d’arbres et d’animaux, ces derniers pouvant consommer du brout (fourrage d’arbre) ou du fourrage herbacé. Quelques cas d’élevage d’animaux utiles (vers à soie, crustacés de mangrove) en association avec des arbres complètent cette catégorie.
  • L’agroforesterie séquentielle correspond aux situations où arbres et cultures se succèdent dans le temps, comme les « jachères » arborées, l’agriculture itinérante et certaines plantations dites « en relais ».

Perspectives de l’agroforesterie contemporaine

Le renouveau de l’arbre dans les paysages ruraux ouvre d’immenses possibilités. Que ce soit en milieu tropical, hélas fréquemment contexte de pauvreté, ou dans le cas de l’agriculture industrielle des pays du nord, favoriser les associations entre arbres à usages multiples et agriculture permet notamment de contribuer à la qualité du sol (peu d’érosion, recyclage des nutriments, entretien de la fertilité, la structure et la biologie du sol), d’améliorer le cycle de l’eau (stockage de l’eau dans les plantes et le sol, effet sur le régime pluviométrique) et a un impact positif sur la biodiversité (Nair, 2007). Face aux menaces qui pèsent sur la forêt tropicale et aux difficultés que connaît l’agriculture des pays en développement, l’agroforesterie est souvent citée comme une solution (Puig, 2001 ; Griffon, 2006 ; Hallé, 2010). Souvent, les arbres ont un impact majeur sur la diversification des productions et la résilience des systèmes de production agricole et peuvent jouer un rôle important en tant que « puits de carbone » et pour atténuer les effets du changement climatique (Verchot et al, 2007). On a montré en Europe que l’intégration d’arbres à faible densité (50 à 100 arbres par ha) dans des parcelles céréalières permet d’obtenir une rentabilité comparable à celle de l’agriculture conventionnelle (Dupraz et Liagre, 2008). De récents règlements français et européens incluent explicitement un soutien au développement de l’agroforesterie.

Références citées

  • Baumer M., 1997. L’agroforesterie pour les productions animales. Nairobi, ICRAF et CTA, Wageningen (Pays-Bas), CTA, 355 p.
  • Bene J.G., Beall H.W., Côté A., 1977. Trees, Food and People: Land Management in the Tropics. Ottawa (Canada): IDRC-084e.
  • Cardot E., 1933. Manuel de l’arbre pour l’enseignement sylvo-pastoral dans les écoles. Huitième édition, Touring-Club de France, 96 p.
  • Dupraz C., Liagre F., 2008. Agroforesterie: des arbres et des cultures. Paris, Editions France Agricole, 413 p.
  • Dupriez H., de Leener Ph., 1993. Arbres et agricultures multiétagées d’Afrique. Wageningen / Nivelles, CTA / Terres et vie, 280 p.
  • Eichhorn M., Paris P., Herzog F., Incoll L., Liagre F., Mantzanas K., Mayus M., Moreno G., Papanastasis V., Pilbeam D., Pisanelli A., Dupraz C. 2006. Silvoarable Systems in Europe : Past, Present and Future Prospects. Agroforestry Systems, 67: 29-50.
  • Griffon M., 2006. Nourrir la planète. Paris, Odile Jacob, 456 p.
  • Hallé F., 2010. La condition tropicale. Arles, Actes Sud, 574 p.
  • Lundgren B.O., Raintree J.B., 1982. Sustained agroforestry. In: Nestel B., (ed). Agricultural Research for Development: Potentials and Challenges in Asia. ISNAR, The Hague, The Netherlands: 37-49.
  • Mazoyer M., Roudart L., 2002. Histoire des agricultures du monde. 2ème édition. Paris, Le Seuil, 566 p.
  • Michon G., De Foresta H., Levang P., Verdeaux F., 2007. Domestic forests: a new paradigm for integrating local communities’ forestry into tropical forest science. Ecology and Society 12(2): 1. Texte intégral sur le site de la revue
  • Nair P.K.R., 1993. An introduction to Agroforestry. Kluwer Academic Publishers / ICRAF, 499 p.
  • Nair P.K.R., 2007. Agroforestry for sustainability of lower-input land-use systems. Journal of Crop Improvement 19 (1): 25-47.
  • Puig H. 2001. La forêt tropicale humide. Paris, Belin, 448 p.
  • Torquebiau E., 2007. L’agroforesterie: des arbres et des champs. Paris, L’Harmattan, 151 p.
  • Verchot L. V., Van Noordwijk M., Kandji S., Tomich T., Ong C., Albrecht A., Mackensen J., Bantilan C., Anupama K.V., Palm C., 2007. Climate change: Linking adaptation and mitigation through agroforestry. Mitigat. Adapt. Strateg. Global Change 12: 901–918.

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