Le maïs en France avant les hybrides - Annexe 2

De Les Mots de l'agronomie
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Cette annexe se rapporte à l'article Le maïs en France avant les hybrides.

Les substitutions de plantes cultivées : le cas du maïs

(Haudricourt et Hédin, 1943)


« (...) Voici comment le Maïs américain s'est substitué à d'autres Céréales en Europe.

Le 5 novembre 1492, deux compagnons de Christophe Colomb, ayant abordé à Cuba, revinrent au navire avec des épis de Maïs. C'est sous le nom Arawak que cette plante est encore actuellement connue : Maïs vient de Mahits, maritchi. Elle se répandit dans le bassin méditerranéen, où elle porte des noms qui montrent bien qu'elle n'est pas indigène : blé de Turquie, blé arabe, en grec, blé égyptien, en turc. En turc, le Maïs a également un sobriquet, Kukuru, qui a donné le nom du Maïs en Europe centrale et orientale. Mais le plus souvent le Maïs est considéré comme une variété de Sorgho. C'est le cas en arabe, en persan et dans les langues hindoues. En portugais, le Maïs a pris le nom de Millet : Milho. C'est sous une dénomination dérivée du portugais qu'il s'est répandu sur les côtes occidentales et méridionales de l'Afrique. En Afrique du Sud, il s'appelle encore : mielie. En Afrique orientale, il est venu par l'Asie (hindi en swaheli).

Le principal résultat de l'introduction du Maïs a été le recul des Millets. En Europe il a occupé la zone du Panis (Setaria italica).

Les formes antillaises ont été les premières répandues en Europe et sont à l'origine de nos variétés actuelles. Ailleurs on trouve le Maïs vêtu à grandes glumes et à épi bisexué. Le premier dessin chinois du Maïs, publié par Li che-tchen dans le Pen tsao kang mou, 1590, représente un « pod-corn », un Maïs vêtu à épi terminal bisexué. Une telle forme a été décrite par Gaspard Bauhin en 1623, comme étant africaine. En fait, ce Maïs est surtout répandu en Amérique du Sud ; les Espagnols ont pénétré au Paraguay dès 1527 (fondation d'Asuncion en 1535) et ont pu le propager ensuite jusqu’en Afrique. (...) »

(Haudricourt et Hédin, 1943. L'Homme et les plantes cultivées, Paris, Gallimard, 1943 : 191-195 et Paris, Métailié, 1987 : 222-223. Texte partiellement accessible sur Google livres).

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