Vocation d'un sol ou terrain - Annexe 1

De Les Mots de l'agronomie
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Cette annexe se rapporte à l'article Vocation d'un sol ou terrain.

« Vocations » coloniales

(extraits de Dabin B., 1962. L'utilisation des études pédologiques pour la détermination du potentiel de fertilité des sols tropicaux. In : C.E. Riedel, dir., L’étude du milieu naturel. Bulletin Technique d’Information, 172 : 775-780.)

((Dans ce texte, « la » vocation de chaque sol ne concerne que des cultures de rente exportées vers la métropole : palmier à huile, cacaoyer, hévéa, caféier, bananier, cotonnier, arachide (c’est nous qui soulignons les espèces indiquées dans le texte) – on peut penser que le riz aussi est destiné à l’exportation. Même lorsqu’il dit l’intérêt des dénominations vernaculaires des sols, c’est pour en tirer une telle « vocation ». Il ne cite des cultures vivrières locales qu’à propos de corrélations entre texture et rendement : il ne s’agit pas alors de « vocation ».))


« UTILISATION DES DONNÉES GÉNÉTIQUES ET MORPHOLOGIQUES POUR LA DÉTERMINATION DE LA VOCATION CULTURALE
(...) Par exemple, les sols ferrallitiques lessivés conviendront de préférence au palmier à huile alors qu'on aura plus de chances de trouver de bonnes terres à cacaoyer dans les sols ferrallitiques typiques et les ferrisols qui sont une catégorie particulière des sols faiblement ferrallitiques.

(...) c'est donc au niveau de la famille de sol que peuvent être énoncées certaines données de base concernant la vocation culturale. Ainsi, en Côte d'Ivoire, on observe les relations suivantes dans l'utilisation des sols ferrallitiques lessivés :

  • sur sables ferrugineux, vocation principale : palmier, hévéa ;
  • sur granites et schistes quartzeux, vocation principale : caféier ;
  • sur micaschistes et roches basiques, vocation principale : cacaoyer, bananier.

Cette classification n'a rien d'absolu. Les plantes plus rustiques peuvent réussir sur les bons sols ; par contre le cacaoyer et le bananier, cultures exigeantes, donnent de faibles rendements sur les sols pauvres, par exemple sur les sables ou sur certains granites. Inversement, si l'on considère le cacaoyer sur micaschistes et roches basiques, on observe un accroissement de fertilité en passant des sols ferrallitiques lessivés aux sols ferrallitiques typiques (...)

(...) en ce qui concerne les sols ferrallitiques typiques sur granite calco-alcalin, les vocations culturales pourront être les suivantes :

  • sols de plateau : cacaoyer ou caféier, parfois trop sec pour le bananier ;
  • sols de pente : caféier seul en raison du gravillonnement important ;
  • sols de bas de pente : bananier ou cacaoyer - parfois excès d'humidité pour le caféier. (...)


ÉTUDE DES PRINCIPAUX FACTEURS MORPHOLOGIQUES DE LA FERTILITÉ

A. Observations superficielles et dénominations vernaculaires
En parcourant le terrain on peut observer des variations d’aspect de la surface des sols (couleur, microrelief, compacité). Elles n’ont pas échappé à certaines populations locales qui ont fréquemment donné aux sols des dénominations vernaculaires qui correspondent souvent et parfois d’une façon très précise, à des différences de végétation et de vocation culturale (exemples : sols « Dian », « Moursi », « Boi », « Danga », avec les subdivisions « blé » ou « fin » correspondant à rouge ou noir, dans le delta central Nigérien ; sols « Dior », « Deck », etc... au Sénégal). Ces diverses catégories correspondent généralement à des possibilités différentes d’utilisation culturale. Ainsi l'expérience a montré que les sols « Danga-blé » ne convenaient pas au cotonnier alors qu'ils sont utilisables en riziculture ; en revanche, les sols « Moursi » qui donnent les meilleurs rendements en coton conviennent mal au riz. Les études pédologiques ont permis de préciser les données vernaculaires et d'en améliorer considérablement l'interprétation. (...)

En certaines régions (...) ils ((les sols de bas de pente)) sont très bien adaptés à la culture du palmier à huile. (...)

Ces variations dans la texture, la profondeur, l'humidité et la richesse chimique des sols, déterminent les variations de vocation culturale dans les diverses chaînes de sols. (...)

Dans certaines zones alluviales, la croissance du cotonnier par exemple, suit très exactement le micro-vallonnement du terrain ; la culture rizicole est également influencée par le microrelief (...)

Cette corrélation entre teneur en argile + limon ou en argile et le rendement des cultures, établie par exemple par Cl. Charreau pour les doliques au Sénégal ou par J. Maymard pour le sorgho de décrue dans la vallée du Sénégal, présente cependant des exceptions comme celle de la culture de l’arachide. Pour d'autres cultures (palmier à huile, hévéa), elle n’est valable que dans certaines limites. (...)

Par ailleurs, la présence d’une nappe phréatique, sa profondeur, ses variations saisonnières, servent à la fois au classement des sols hydromorphes et à la détermination de leur vocation culturale. (...)

Ces différents facteurs morphologiques que nous venons de présenter sont parmi les éléments de base permettant de dresser une carte d'utilisation des sols à partir d'une carte pédologique. »

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