Zones humides et drainage, une nouvelle donne - Annexe 5

De Les Mots de l'agronomie
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Date de mise en ligne
10 avril 2020
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Cette annexe se rapporte à l'article Zones humides et drainage, une nouvelle donne.

Une illustration de la Charte à la gestion des mouillères en région herbagère (Autunois, Charollais)

En région herbagère d’élevage extensif, certaines mouillères font l’objet d’un captage, généralement à l’aide d’un ou de plusieurs drains enterrés, convergeant vers un abreuvoir. L’eau captée sert à l'alimentation du bétail, puis est évacuée par pompage ou infiltration profonde. Cette pratique a notamment fait l’objet d’encouragements et de financements dans le cadre des Contrats Territoriaux d’Exploitation. La gestion des mouillères a été discutée dans le cadre de la Charte sur les Zones Humides et les Travaux hydrauliques ruraux.

Au préalable, une typologie des mouillères en région herbagère.

Figure 1 : Les différents types de mouillères.

La formation des mouillères est variable. Suite à une étude réalisée sur le bassin-versant de la Sorme en Saône-et-Loire, Trévisan et al. (2010) les ont classées en 4 types (fig. 1). Celles de type A sont plutôt appelés « bas- fonds humides » ; celles de type B sont les plus fréquentes, notamment en zone herbagère ; de rares mouillères en haut de pente en zone calcaire appartiennent au type D ; quant à celles de type C, elles correspondent à des nappes perchées temporaires ; l’irrégularité de la présence en eau fait qu’elles sont rarement captées.

Intérêts du captage de mouillères pour l’abreuvement : des enjeux économiques, sanitaires et environnementaux

Le captage de mouillères permet à l’exploitant une économie substantielle, pour un investissement léger. Il permet d’éviter l’abreuvement du bétail au cours d’eau et d’assurer une meilleure souplesse de la gestion des lots d’animaux au pâturage. Au niveau de la mouillère captée, on constate un ressuyage partiel du sol qui permet une amélioration de l’état parasitaire du troupeau.

Dans le cadre des objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau, il évite une double perturbation sur le cours d’eau, liée à la dégradation des berges et aux déjections animales. Il permet également de garantir la bonne qualité de l’eau captée. Ses avantages sont tels qu’il était subventionné dans le cadre des Contrats Territoriaux d’Exploitation.

Les Bonnes pratiques de captages pour abreuvement au pâturage réaffirmées par la Charte

Au regard de l’argumentaire retenu lors des CTE, la création de points d’abreuvement pour les animaux, par captage de mouillères a été maintenue, sous réserve toutefois de la mise en place de bonnes pratiques visant à sécuriser la qualité de l’eau : clôture des abords du ruisseau pour privilégier l’abreuvement à partir du captage et protéger les berges du cours d’eau si présence d’un écoulement permanent sur la parcelle.

Le captage de mouillères en prairies de bas-fond

Les zones de bas fond (type A) sont des zones humides clairement identifiables aux niveaux pédologique et floristique, avec parfois différents enjeux au niveau de la flore. Si hier, pour améliorer la praticabilité du terrain, la création de fossés drainants (drainage de surface) ou un drainage systématique étaient pratiqués, ces zones humides sont à préserver impérativement dans le cadre de la Charte.

Remarque : Dans la gestion administrative, les différents travaux sont rattachés à la rubrique de l’assèchement et restent soumis à déclaration entre 0,1 et 1 ha asséché et autorisation au-delà de 1 ha.

Référence citée : Trévisan D, Poulenard S, Quetin P, Chaintreuil A, Bernard Janin L, Bosse C, Dorioz J.M., 2010. Contribution à l’étude de la pollution diffuse du réservoir de la Sorme. INRA Carrtel Thonon les Bains, 19 p.


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