Zones humides et drainage, une nouvelle donne - Annexe 3

De Les Mots de l'agronomie
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Date de mise en ligne
10 avril 2020
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Cette annexe se rapporte à l'article Zones humides et drainage, une nouvelle donne.

Des points de repère opérationnels pour l’expertise en pédologie

Morphologie des sols

La stagnation prolongée de l’eau modifie les conditions d’oxydoréduction du sol et influence un certain nombre de processus pédologiques. Il en est ainsi pour le fer qui, à l’état oxydé, est rouge à ocre, insoluble et immobile, et à l’état réduit devient soluble et mobile avec l’eau, prenant alors des couleurs vertes à bleu et gris. Il s’ensuit la formation de zones bariolées traduisant ces changements d’état du fer dans le sol.

Les sols sont qualifiés de réductiques lorsque la saturation est liée à la présence permanente d’une nappe, on distingue parfois une zone oxydée, correspondant au niveau de battement de la nappe, qui surmonte la zone réduite, ces caractères sont notés G (ou Go et Gr). Lorsque la saturation est temporaire, le terme rédoxique est alors employé, noté g.

Alors que les premiers se caractérisent par des couleurs d’horizons uniformes, les seconds se caractérisent par une distribution du fer (et donc une couleur) très hétérogène qui se manifeste par une juxtaposition de plages ou de traînées grises à blanchâtres, appauvries en fer, et de taches, enrichie en fer de couleur rouille. Ces deux dénominations correspondent respectivement et pour partie aux anciens termes gley et pseudogley. A noter que les traits d’oxydation, de déferrification, voire de réduction doivent couvrir plus de 5 % de la surface de l’horizon pour être pris en considération (référentiel pédologique 2008). Enfin, certains sols se caractérisent par des horizons « histiques » entièrement constitués de matières organiques, formés en milieu saturé par la présence d’eau durant des périodes prolongées (plus de 6 mois dans l’année).

En conclusion, les observations des traits morphologiques conduisent à identifier les situations suivantes , en référence au triangle du GEPPA en référence à la figure 3 figurant dans le texte principal : (i) des traits repérables à moins de 50cm de la surface du sol et d’une épaisseur d’au moins 50 cm (classe H) ; (ii) des horizons histiques débutant à moins de 50 cm de la surface du sol ; (iii) des traits réductiques débutant à moins de 50 cm de la surface du sol (classes Vic et Vid) ; (iv) des traits rédoxiques débutant à moins de 25 cm de la surface du sol et se prolongeant ou s’intensifiant en profondeur (classes Va,Vb,Vc, Vd) ou (v) des traits rédoxiques débutant à moins de 50 cm de la surface du sol, se prolongeant ou s’intensifiant en profondeur et de traits réductiques apparaissant entre 80 et 120 cm de profondeur(classe IVd)

Les protocoles relatifs aux sondages.

Sur le terrain, l’examen du sol s’effectue par des sondages positionnés de part et d’autre de la frontière supposée de la zone humide ou de la partie de la zone humide concernée par le projet en suivant des transects perpendiculaires à cette frontière. Le nombre, la répartition et la localisation précise des sondages dépendent de la taille et de l’hétérogénéité du site, avec un sondage par secteur homogène du point de vue des conditions du milieu naturel (conditions mésologiques). Chaque sondage doit être si possible d’une profondeur de l’ordre de 1,20 mètre.

A noter que dans certains contextes particuliers

Notamment en sols alluviaux développés dans des matériaux très pauvres en fer, le plus souvent calcaires ou sableux et en présence d’une nappe circulante ou oscillante très oxygénée, l’excès d’eau prolongé ne se traduit pas par les traits d’hydromorphie habituels facilement reconnaissables. Une expertise des conditions hydro-géomorphologiques (en particulier profondeur maximale du toit de la nappe et durée d’engorgement en eau) doit être réalisée pour apprécier la saturation prolongée par l’eau dans les 50 premiers centimètres du sol.


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