Agronome, agronomie : étymologie - Annexe 2
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Extraits de l’Avis des libraires dans l’édition de 1767 de L’Agronome. Dictionnaire portatif du cultivateur
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Mais si nous devons avoir de la reconnaissance pour la partie du public qui a goûté cet ouvrage, nous n’avons pu voir sans douleur qu’on ait tenté de nous déposséder de notre bien par la voie de la contrefaction.
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Enfin, et ceci est le plus singulier, il n’y a pas jusqu’au titre de l’Agronome qu’on n’ait voulu enlever : certains auteurs en ont été si épris, qu’ils en ont décoré le frontispice de leur Journal. Il était pourtant très aisé à des gens d’esprit de trouver un titre à l’ouvrage qu’ils se proposaient de donner au public, & on ne comprend pas comment ils ont été assez stériles pour être obligés d’en usurper celui d’un autre.
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Lorsque l’auteur du présent ouvrage fut sur le point de le mettre au jour, il chercha quel titre il pourrait lui donner pour le distinguer de quantité d’autres qui avaient traité la même matière, en faisant attention à l’étymologie de certains mots, la langue grecque lui en fournit deux qui remplissaient assez bien son idée : de ces deux mots il en forma un seul qui lui servit de titre. L’Agronome fut donc le nom qui devait distinguer son livre de celui d’un autre. La chose est si véritable, que l’auteur défie que l’on trouve ce mot dans aucun livre français, soit ancien, soit nouveau, avant que son livre parut. Mais, nous dira-t-on, pourquoi des plaintes si amères puisque ce n’est pas tout-à-fait votre titre qu’on a pris ? On n’a pas appelé l’ouvrage l’Agronome ; mais l’Agronomie : cela n’est-il pas bien différent ? Il est vrai ; la différence est d’une lettre : encore, ce mot qu’ils ont usurpé n’est point à eux, puisqu’ils l’ont trouvé dans la Préface de l’Auteur, page 10 ligne 21 (…). Quoi qu’il en soit, ceux qui ont pris ce titre l’ont trouvé sans doute meilleur que tout ce qu’ils ont pu imaginer, puisqu’ils s’en sont accommodés sans façon, et peut-être ont-ils cru qu’à l’ombre de celui de l’Agronome leur ouvrage aurait un grand succès ; mais le public ne se détermine pas toujours par les titres ; cependant il est très à propos qu’il soit averti que ce sont deux ouvrages totalement différents ; que l’un n’est qu’un ouvrage périodique, c'est-à-dire encore un Journal, & que le nôtre embrasse au contraire toutes les parties de l’agriculture, et peut tenir lieu de la Bibliothèque universelle à un cultivateur pour tout ce qui concerne son état, comme l’Auteur l’a parfaitement développé dans la préface suivante.
Référence :
Alletz P.A., 1767. L’agronome, ou dictionnaire portatif du cultivateur… Dernière édition, revue, corrigée et augmentée. Savoye, Paris, t.1, 526 p. + supplément. [SurGooglebooks]