Repos et fatigue des terres - Annexe 2

De Les Mots de l'agronomie
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Cette annexe se rapporte à l'article Repos et fatigue des terres.
Le problème posé par la fatigue des sols, en 1957


(extraits de : Chavignac M.A., Anselme C., 1957. Le problème de la fatigue des sols trop cultivés en Lin. Bulletin Technique d’Information, N°120 : 307-311.

« Dans toutes les régions de production linière les rotations culturales ne font revenir au minimum le lin que tous les 6 ans sur une même sole. Le plus souvent on ne doit voir le lin que tous les 7 ans. Dans certaines régions et selon les terres, l'espacement entre deux cultures de lin s'étend à 10 ans.
(...)
Dans une exploitation de Seine-Maritime on a cultivé, entre 1860 et 1900, du lin tous les quatre ans. Puis il fut impossible de pratiquer cette culture pendant les 20 années qui suivirent.
(...)
Nous avons déjà observé, ainsi que différents auteurs, que cette « fatigue » ne correspond pas à un simple épuisement du sol en certains éléments puisque l'apport d'engrais appropriés devrait permettre d'éviter de tels accidents. Or ce n'est pas le cas. On a invoqué la présence de résidus déposés par les cultures de lin successives et qui « en encrassant le sol le rendrait pour un certain temps inutilisable pour de nouveaux semis de lin » (Lazarkhevitch), cette « fatigue » étant capable de persister au-delà des 8 années habituelles.
(...)

Problème posé par la fatigue des sols.

A priori la question paraît simple : Des cultures répétées de lin épuisent le sol. En termes vagues on dit que les lins ne trouvent plus leur subsistance, qu'ils s'affaiblissent et sont plus aptes à être attaqués par les parasites du sol, en particulier le Fusarium.

De nombreux chercheurs ne se sont attaqués qu'au fait qu'il existait un parasite ou même des parasites. Ils ont pu réduire dans certaines proportions la présence de ceux-ci par la désinfection du sol et permettre une végétation presque normale du lin. Cette technique est onéreuse ; elle n'est efficace que quelques années, et ne résoud pas le problème car elle s'attaque au facteur symptômatique et non au facteur étiologique.

Dans les terres fatiguées, le phénomène pourra se reproduire si le parasite s'introduit à nouveau dans le sol ; il s'y étendra alors d'autant plus rapidement que la désinfection aura été récemment effectuée (Formol ou Chloropicrine).

L'important est donc de connaître pourquoi dans les sols fatigués en lin, les plantes finissent par mourir de l'attaque d'un champignon. Il faut donc pouvoir suivre au fur et à mesure de cultures successives de lin ce qui se passe dans le sol entre la première et la sixième année, et envisager :

1. — Les transformations des composants chimiques principaux et secondaires du sol pendant les 6 années de cultures successives.

2. — Les modifications de la microflore du sol pendant ce même temps (bactéries et champignons).

3. — Les relations qui existent entre le lin et le sol. (Ce que le lin retire du sol et ce qu'il y laisse : racines et sécrétion racinaire).

4. — Les relations qui existent entre les résidus laissés par le lin dans le sol et la microflore (déséquilibre de celle-ci dans une terre trop cultivée en lin, aboutissant à la pullulation de Fusarium et d'autres parasites, et comment cette pullulation est favorisée). »