Jachère - Annexe 2

De Les Mots de l'agronomie
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Cette annexe se rapporte à l'article Jachère.
Contre les adventices, la jachère


« ... il faut commencer par préparer la jachère pour les semailles. C'est au printemps qu'il faut commencer ce travail. L'herbe retournée peut déjà faire du fumier pour la terre, et elle ne laisse pas encore tomber de graines qui puissent pousser. Pour que la jachère soit bonne il faut qu'elle soit débarrassée de toutes les mauvaises herbes et aussi cuite que possible au soleil. Or, penses-tu qu'il y ait un autre moyen d'arriver à pareil résultat sinon de retourner la terre le plus souvent possible pendant l'été ? — Oui, je sais bien que le meilleur moyen de faire venir les mauvaises herbes à la surface, de les faire sécher à la chaleur et de faire rôtir la terre par le soleil c'est de la retourner avec la charrue au milieu de l'été et au milieu du jour — Et si c'étaient des hommes qui façonnaient la jachère en piochant, dit-il, n'est-il pas évident qu'ils doivent aussi arracher les mauvaises herbes de la terre? — Oui, et aussi étaler les herbes à la surface, pour qu'elles sèchent (...) » (Xénophon, ca. 375 avant J.C.). Note : Le terme grec νεον ou νείον utilisé ici par Xénophon, ou par Homère (livre 18, v. 541-549) quand il parle dans l’Iliade d’« une vaste jachère au sol meuble, fertile et trois fois retourné », a de tous temps été traduit par jachère.


« De plus, leurs graines [des mauvaises herbes] ne lèvent jamais toutes en une seule année, à moins que la terre ne soit labourée très souvent ; car elles doivent être à leur exacte profondeur et leur exact degré d’humidité et de chaleur pour les faire pousser ; et tant qu’elles ne les auront pas, elles resteront dans le sol, et garderont leur force végétative pour longtemps ; et les labours ordinaires n’étant pas suffisants pour les faire toutes pousser, ou la plupart, presque chaque récolte qui mûrit accroît le stock de graines, jusqu’à faire le principal du produit d’une telle terre semée sans un bon travail du sol et jachère [fallow]. La meilleure défense que le cultivateur ait jusqu’ici trouvé contre ces ennemis, est de s’efforcer de les détruire par une bonne jachère d’été » (Tull, 1733, chap. VIII, Weeds : 38-39, traduction PM). Note : Le terme anglais fallow a toujours été traduit en français par jachère.


« Un inconvénient de la suppression des jachères, c'est qu'en faisant rapporter à la terre successivement plusieurs espèces de grains, quelquefois même sur un seul labour, il est impossible qu'elle ne soit pas infectée du dernier grain qu'on y a récolté, et qui pousse de lui-même avec abondance, s'il n'est étouffé par le nouveau (...). Car, comment détruire l'herbe dans une terre toujours chargée de grains ? Les Anglais font sarcler leurs pommes de terre par des femmes, au moins quatre ou cinq fois par an. Quels frais ! Quelle dépense ! (...) La suppression des jachères diminue-t-elle les frais de culture ? (...) elle ne les diminuerait pas, lorsque, pour détruire l'herbe, on est obligé d'employer des bras qu'il faut payer bien cher, et dont le salaire n'est jamais remboursé ; (...) » (Chrestien de Lihus, 1804 : 28-29 et 31-32).


Références citées

  • Chrestien de Lihus, 1804. Principes d’agriculture et d’économie, appliqués, mois par mois, à toutes les opérations du cultivateur dans les pays de grande culture. Paris, An XII, 336 p. Texte intégral sur Openlibrary.org.
  • Tull J., 1733. The Horse-Houghing Husbandry : or an Essay on the Principles of Tillage and Vegetation. London, 298 p.
  • Xénophon [ca. 375 avant J.C] 1949. Économique. Texte établi et traduit par Paul Chantraine, Les Belles Lettres, Paris, 121 p. Texte intégral bilingue sur remacle.org.