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Ce mot, disparu de l’usage, n’était peut-être employé que dans certaines régions. Et la réalité qu’il décrit, la lutte contre le seigle, [[adventice]] du blé, ne concerne plus guère les agriculteurs aujourd’hui. Reste que la description qu’en donne un auteur oublié du début du XIXe siècle et la façon dont il en analyse la pratique, sont exemplaires. C’est la raison pour laquelle nous le reproduisons ici.
Ce mot, disparu de l’usage, n’était peut-être employé que dans certaines régions. Et la réalité qu’il décrit, la lutte contre le seigle, [[adventice]] du blé, ne concerne plus guère les agriculteurs aujourd’hui. Reste que la description qu’en donne un auteur oublié du début du XIX<sup>e</sup> siècle et la façon dont il en analyse la pratique, sont exemplaires. C’est la raison pour laquelle nous le reproduisons ici.


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|« Esseiglage.
|« Esseiglage.
Au commencement de Juin<ref>dans le département de l’Oise</ref>, il faut esseigler les blés purs, c'est-à-dire, en arracher le seigle qui y pousse malgré toutes les précautions possibles. Il faut éviter deux inconvéniens, l’un d'esseigler trop tôt, l'autre d'esseigler trop tard ; dans le premier cas, il repousse du seigle après l'opération faite, et il faut la recommencer quinze jours après, ce qui foule de nouveau le blé ; ou bien il faut laisser le seigle, ce qui suffit pour gâter le blé destiné à faire de belle semence : dans le second cas, le blé est si haut et si épais, qu'on casse le tuyau, en y marchant, et qu'on y fait un grand dommage. Il faut donc savoir prendre un juste milieu entre ces deux inconvéniens. On choisira un beau soleil pour esseigler, afin de mieux distinguer les épis, et on ne partira qu'après la rosée, si on ne veut pas s'exposer à être tout mouillé et à gâter davantage le blé, qui étant plus faible, se courbe plus facilement. Pour ne pas laisser du tout de seigle et moins gâter le blé, on ferait bien de prendre plusieurs hommes, qu'on placerait dans la pièce à égale distance, et qui auraient ordre de marcher droit et toujours sur la même ligne, pas plus vite l'un que l'autre, et de ne laisser aucun épi entre-deux. Afin de s'assurer si l'opération est bien faite, le maître doit aller avec eux et traverser sans cesse, derrière eux, le blé qu'ils auront esseiglé, pour arracher les épis qui leur auraient échappé, et réprimander ceux qui seront moins attentifs. Un moyen de bien voir s'il n'y a pas de seigle d'oublié, est de se baisser, de tems en tems, jusqu'à la superficie du blé, pour examiner s'il n'y a pas quelques épis de seigle qui dominent. »<br/>
Au commencement de Juin<ref>dans le département de l’Oise</ref>, il faut esseigler les blés purs, c'est-à-dire, en arracher le seigle qui y pousse malgré toutes les précautions possibles. Il faut éviter deux inconvénients, l’un d'esseigler trop tôt, l'autre d'esseigler trop tard ; dans le premier cas, il repousse du seigle après l'opération faite, et il faut la recommencer quinze jours après, ce qui foule de nouveau le blé ; ou bien il faut laisser le seigle, ce qui suffit pour gâter le blé destiné à faire de belle semence : dans le second cas, le blé est si haut et si épais, qu'on casse le tuyau, en y marchant, et qu'on y fait un grand dommage. Il faut donc savoir prendre un juste milieu entre ces deux inconvénients. On choisira un beau soleil pour esseigler, afin de mieux distinguer les épis, et on ne partira qu'après la rosée, si on ne veut pas s'exposer à être tout mouillé et à gâter davantage le blé, qui étant plus faible, se courbe plus facilement. Pour ne pas laisser du tout de seigle et moins gâter le blé, on ferait bien de prendre plusieurs hommes, qu'on placerait dans la pièce à égale distance, et qui auraient ordre de marcher droit et toujours sur la même ligne, pas plus vite l'un que l'autre, et de ne laisser aucun épi entre-deux. Afin de s'assurer si l'opération est bien faite, le maître doit aller avec eux et traverser sans cesse, derrière eux, le blé qu'ils auront esseiglé, pour arracher les épis qui leur auraient échappé, et réprimander ceux qui seront moins attentifs. Un moyen de bien voir s'il n'y a pas de seigle d'oublié, est de se baisser, de temps en temps, jusqu'à la superficie du blé, pour examiner s'il n'y a pas quelques épis de seigle qui dominent. »<br/>


([[A pour personne citée dans les annexes::Chrestien de Lihus]], 1804. ''Principes d’agriculture et d’économie, appliqués, mois par mois, à toutes les opérations du cultivateur dans les pays de grande culture''. Paris, An XII : 126-128. [http://openlibrary.org/books/OL20523273M/Principes_d’agriculture_et_d’économie_appliqués_mois_par_mois_à_toutes_les_opérations_du_... Texte intégral] sur Openlibrary.org).
([[A pour personne citée dans les annexes::Chrestien de Lihus]], 1804. ''Principes d’agriculture et d’économie, appliqués, mois par mois, à toutes les opérations du cultivateur dans les pays de grande culture''. Paris, An XII : 126-128. [http://openlibrary.org/books/OL20523273M/Principes_d’agriculture_et_d’économie_appliqués_mois_par_mois_à_toutes_les_opérations_du_... Texte intégral] sur Openlibrary.org).
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==Notes de l'auteur==
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Dernière version du 28 février 2018 à 13:19

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Cette annexe se rapporte à l'article Adventice.

Esseiglage, esseigler

Ce mot, disparu de l’usage, n’était peut-être employé que dans certaines régions. Et la réalité qu’il décrit, la lutte contre le seigle, adventice du blé, ne concerne plus guère les agriculteurs aujourd’hui. Reste que la description qu’en donne un auteur oublié du début du XIXe siècle et la façon dont il en analyse la pratique, sont exemplaires. C’est la raison pour laquelle nous le reproduisons ici.

« Esseiglage.

Au commencement de Juin[1], il faut esseigler les blés purs, c'est-à-dire, en arracher le seigle qui y pousse malgré toutes les précautions possibles. Il faut éviter deux inconvénients, l’un d'esseigler trop tôt, l'autre d'esseigler trop tard ; dans le premier cas, il repousse du seigle après l'opération faite, et il faut la recommencer quinze jours après, ce qui foule de nouveau le blé ; ou bien il faut laisser le seigle, ce qui suffit pour gâter le blé destiné à faire de belle semence : dans le second cas, le blé est si haut et si épais, qu'on casse le tuyau, en y marchant, et qu'on y fait un grand dommage. Il faut donc savoir prendre un juste milieu entre ces deux inconvénients. On choisira un beau soleil pour esseigler, afin de mieux distinguer les épis, et on ne partira qu'après la rosée, si on ne veut pas s'exposer à être tout mouillé et à gâter davantage le blé, qui étant plus faible, se courbe plus facilement. Pour ne pas laisser du tout de seigle et moins gâter le blé, on ferait bien de prendre plusieurs hommes, qu'on placerait dans la pièce à égale distance, et qui auraient ordre de marcher droit et toujours sur la même ligne, pas plus vite l'un que l'autre, et de ne laisser aucun épi entre-deux. Afin de s'assurer si l'opération est bien faite, le maître doit aller avec eux et traverser sans cesse, derrière eux, le blé qu'ils auront esseiglé, pour arracher les épis qui leur auraient échappé, et réprimander ceux qui seront moins attentifs. Un moyen de bien voir s'il n'y a pas de seigle d'oublié, est de se baisser, de temps en temps, jusqu'à la superficie du blé, pour examiner s'il n'y a pas quelques épis de seigle qui dominent. »

(Chrestien de Lihus, 1804. Principes d’agriculture et d’économie, appliqués, mois par mois, à toutes les opérations du cultivateur dans les pays de grande culture. Paris, An XII : 126-128. Texte intégral sur Openlibrary.org).

Notes de l'auteur

  1. dans le département de l’Oise
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